dimanche 28 novembre 2010

Camara Anzoumana


L'Enfant Noir
L’adaptation en Bande dessinée par Camara Anzoumana
du roman de Camara Laye (Editions Plon)

Un chef d’œuvre qui vient donner formes et couleurs
à l'autre chef d’œuvre que certains appellent désormais l'éternel diamant



Biographie de Camara Anzoumana




Camara Anzoumana est, comme son cousin Camara Laye, originaire de Kouroussa, un village de Haute Guinée.

Une enfance singulière sur laquelle l'école coranique s’inscrivit dans une durée telle que, jugé trop âgé, il fut renvoyé de l’école française.

Fort heureusement, son étoile n’avait pas encore dit son dernier mot...

« Retrouvez-moi ce jeune dessinateur et inscrivez-le dans mon école, peu importe son âge ! »
Cette parole d'un directeur d'école, subjugué par le talent précoce de dessinateur du jeune Camara Anzoumana, lui sauva la mise.

Conscient de ce qu'il avait failli perdre, il prit, dès lors, son séjour à l'école primaire très au sérieux; un sérieux qui d'ailleurs ne le quittera plus.

S'ensuivit un court séjour au Collège technique de Kankan, d'où il fut aussitôt orienté vers la grande et prestigieuse Belle-vue, Ecole des beaux arts de Conakry.
Il y apprit des techniques et des méthodes qui affermirent son don de dessinateur qui comptera pour le reste de sa vie.



La première partie de sa vie active d'artiste se déroula avec brio à Abidjan (Côte d'Ivoire)

  • Illustrateur judiciaire pour FRATERNITE MATIN – rubrique « flagrant délit »
  • Dessinateur à FRATERNITE HEBDO (illustrateur de la une.. etc.)
  • BD « Konan le Brut »
  • BD la « Reine Pokou » (plusieurs séries sur 2 ans)
  • Graphiste au BNETD (bureau national d’études techniques de développement)
  • Dessinateur au journal YAN-KADY
  • BD « Zatar » (plusieurs séries sur 3 ans)
  • Illustrateur à Ivoire Dimanche
  • BD « N'TCHO » diffusée dans toute l'Afrique de l'ouest
  • Nombreux prix décernés…

Revenu à Conakry, il se fit remarquer comme dessinateur et graphiste à travers:

  • La revue scolaire « L'éducateur » dont il était l’illustrateur
  • Une BD pour la lutte contre le sida
  • Une vaste campagne illustrée de prévention contre le sida (grands panneaux publicitaires dans Conakry)
  • etc.

Son vécu artistique en France fut moins intense, mais non négligeable:

  • Illustrations de manuels scolaires pour le Groupe Hatier International
  • Illustrations de plusieurs livres pour les Editions Présence Africaine (contes d’Ethiopie, Djandjon, etc.)
  • Plusieurs expos à Paris et en région parisienne.
  • Réalisation de divers portraits
  • Etc.

L'enfant Noir, son dernier travail, est pour lui l’occasion d’honorer la mémoire de son cher cousin germain dont il est très fier.

Une belle illustration qui nous offre un autre éclairage sur l'autobiographie culte de Camara Laye.

La BD « l’enfant noir » est une approche douce, qui participe à la réconciliation de la jeune génération avec une langue française qu’elle revisite à travers le rap et le slam...

Elle est enfin un outil sacré qui informe, éduque un large public, sur des réalités simplement humaines, celles qui peuvent pousser un jeune africain à se retrouver en France.


Félix Anagonou


5 commentaires:

  1. L'enfant noir – La BD
    Adaptée du Roman de Camara Laye.
    L'enfant Noir est reconnu comme un des classiques du roman africain si ce n'est le plus connu, il est également un des plus étudiés dans les cursus scolaires européens. C'est donc là l'occasion de faire un cadeau original et de permettre aux plus jeunes comme aux plus grands de découvrir un des chefs d'oeuvre de la littérature Africaine. A travers ce roman et ses descriptions, Camara Laye a cherché à rendre accessible une partie de la culture africaine. Camara Anzoumana a su, lui, par son graphisme donner vie à ces personnages et s'adapte à la difficulté de coller à un texte original.
    A découvrir...
    Texte de Sabrina METAYER

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  2. Ce bel ouvrage offre une plongée toute en finesse dans l'univers sensible de Camara laye. Il est accessible dès 8-9 ans et bien au delà.
    C'est un bonheur de découvir que l'Enfant noir, récit d'un des rares écrivains africains d'expression française d'avant les indépendances, retrouve une nouvelle vie par la bande dessinée -qui était un exercice risqué- sans prendre une seule ride : c'est la marque des belles oeuvres.
    Chaque médiathèque d'école, de collège et de ville se doit de le proposer dans ses présentoirs!

    Bravo à la toute jeune maison d'édition Esprit Libre Junior au nom si bien trouvé et à l'illustrateur talentueux Camara Anzoumana


    Pierre-Luc Moreau
    Conseiller d'éucation populaire et jeunesse
    Ministère de l'éducation, de la jeunesse et de la vie associative

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  3. Coup de coeur 2011 de la BNF !!!


    L’écrivain guinéen Camara Laye publie L’Enfant noir, oeuvre très vite devenue emblématique, en 1953. Il poursuit alors ses études en France pendant quelques années tout en travaillant – il a 25 ans. C’est son premier ouvrage, et, cinq ans plus tard, son pays sera le premier d’Afrique à s’émanciper de la France coloniale. De ce récit autobiographique - récit des origines par excellence -, il ne semblait pas, a priori, évident de faire une bande dessinée. Comment, en effet, garder d’un texte si classiquement écrit, la pureté de la langue, ces remémorations infiniment nostalgiques d’une enfance traditionnelle dans une société où l’ordre des choses semble immuable, entre une mère à la forte personnalité qui chérit son fils, un père forgeron malinké dont le savoir est réputé, tandis que les dons scolaires de l’enfant laissent présager qu’ils l’emmèneront bien loin ?

    Or, l’entreprise est réussie et c’est en partie, sans doute, grâce à la fidélité portée à l’oeuvre. Il ne s’agit pas vraiment ici d’une adaptation dans la mesure où le texte, en extraits choisis bien sûr, est totalement respecté au mot près, de même que l’enchaînement de tous les épisodes qui structurent le récit : la case de la mère, l’épisode du serpent, le travail de l’or porté par les déclamations des griots, les séjours chez la grand-mère, le monde cruel de l’école et la chaleur des amitiés, la circoncision - épreuve initiatique majeure et centrale -, le grand départ pour Conakry à 600 km, la formation au lycée technique, avant que l’ouvrage ne se ferme sur l’arrachement décisif que constitue le départ vers Paris. Respectées aussi, et ce n’est pas le moindre, toutes ces références aux esprits, au merveilleux, aux pouvoirs. L’illustration, classique, sensible, du dessinateur Camara Anzoumana, cousin de l’auteur, est, dans des tons un peu éteints, toute en proximité avec ce texte à l’imparfait qui sait, malgré les coupes imposées, éviter des ruptures de ton. Elle l’accompagne avec discrétion et authenticité. Il faut donc se réjouir de cette édition qui, sans être particulièrement novatrice, offrira à un plus large public la possibilité de goûter à ce grand classique de la littérature africaine, sans qu’en soient altérées la grâce, la fraîcheur, la grande sensibilité. En filigrane, il y a les joies, les émerveillements mais aussi bientôt les questionnements, les ambitions, les inquiétudes et les déchirements d’un enfant, d’un adolescent qui s’engage dans une vie qu’il pressent irrémédiablement autre. Il y a enfin ces beaux personnages évoqués – humbles, dignes, aimants.

    Précieuse fidélité, enfin, avec la dédicace « À ma mère », qui ouvre le roman (et ici la bande dessinée), si émouvant poème devenu à lui seul une référence. Une bande dessinée qui est aussi une belle incitation à revenir à sa source.
    ML

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  4. Bandes dessinées — Afrique
    Coup de cœur BnF 2011
    L’Enfant noir
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    Langue : français

    Auteur : Camara Laye
    Illustrateur : Camara Anzoumana
    Lieu d'édition : Pavillons-sous-Bois
    Éditeur : Esprit Libre Junior
    Année d'édition : 2010
    Nombre de pages : 68 p.
    Illustration : Couleur
    Format : 30 x 23 cm
    ISBN : 978-2-9537829-0-5
    Âge de lecture : À partir de 10 ans
    Prix : 13,90 €

    L’écrivain guinéen Camara Laye publie L’Enfant noir, oeuvre très vite devenue emblématique, en 1953. Il poursuit alors ses études en France pendant quelques années tout en travaillant – il a 25 ans. C’est son premier ouvrage, et, cinq ans plus tard, son pays sera le premier d’Afrique à s’émanciper de la France coloniale. De ce récit autobiographique - récit des origines par excellence -, il ne semblait pas, a priori, évident de faire une bande dessinée. Comment, en effet, garder d’un texte si classiquement écrit, la pureté de la langue, ces remémorations infiniment nostalgiques d’une enfance traditionnelle dans une société où l’ordre des choses semble immuable, entre une mère à la forte personnalité qui chérit son fils, un père forgeron malinké dont le savoir est réputé, tandis que les dons scolaires de l’enfant laissent présager qu’ils l’emmèneront bien loin ?

    Or, l’entreprise est réussie et c’est en partie, sans doute, grâce à la fidélité portée à l’oeuvre. Il ne s’agit pas vraiment ici d’une adaptation dans la mesure où le texte, en extraits choisis bien sûr, est totalement respecté au mot près, de même que l’enchaînement de tous les épisodes qui structurent le récit : la case de la mère, l’épisode du serpent, le travail de l’or porté par les déclamations des griots, les séjours chez la grand-mère, le monde cruel de l’école et la chaleur des amitiés, la circoncision - épreuve initiatique majeure et centrale -, le grand départ pour Conakry à 600 km, la formation au lycée technique, avant que l’ouvrage ne se ferme sur l’arrachement décisif que constitue le départ vers Paris. Respectées aussi, et ce n’est pas le moindre, toutes ces références aux esprits, au merveilleux, aux pouvoirs. L’illustration, classique, sensible, du dessinateur Camara Anzoumana, cousin de l’auteur, est, dans des tons un peu éteints, toute en proximité avec ce texte à l’imparfait qui sait, malgré les coupes imposées, éviter des ruptures de ton. Elle l’accompagne avec discrétion et authenticité. Il faut donc se réjouir de cette édition qui, sans être particulièrement novatrice, offrira à un plus large public la possibilité de goûter à ce grand classique de la littérature africaine, sans qu’en soient altérées la grâce, la fraîcheur, la grande sensibilité. En filigrane, il y a les joies, les émerveillements mais aussi bientôt les questionnements, les ambitions, les inquiétudes et les déchirements d’un enfant, d’un adolescent qui s’engage dans une vie qu’il pressent irrémédiablement autre. Il y a enfin ces beaux personnages évoqués – humbles, dignes, aimants.

    Précieuse fidélité, enfin, avec la dédicace « À ma mère », qui ouvre le roman (et ici la bande dessinée), si émouvant poème devenu à lui seul une référence. Une bande dessinée qui est aussi une belle incitation à revenir à sa source.
    ML

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  5. Bulles Educatives à Bondy

    Esprit libre junior, c'est le nom de la toute nouvelle maison d'édition que vient de créer Félix Anagonou, de l'association de Bondy Y'a d'la banlieue dans l'air. « Notre but : encourager, soutenir, développer l'expression artistique à caractère éducatif sous forme de bandes dessinées et éditer des œuvres d'artistes talentueux en mal de reconnaissance », explique-t-il. Première BD éditée, « l'Enfant noir », inspirée du roman autobiographique de Camara Laye, publié en 1953, et dessinée par l'un de ses cousins, qui vit à Bondy, Camara Anzoumana. Ce dernier va d'ailleurs participer avec l'association à des ateliers de dessins et d'écriture pour les 10-14 ans dans les centres sociaux de Bondy.
    « L'Enfant noir », de Camara Laye et Camara Anzoumana, 13,90 €. Le site de la maison d'édition : http://esprit-libre-junior.blogspot.com.
    Le Parisien

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